CITY Linked aux 2èmes Rencontres Nationales de l’Urbanisme Durable
Pour enrichir ses réflexions sur le développement des territoires de demain, CITY Linked s’est rendu aux 2èmes Rencontres Nationales de l’Urbanisme Durable. Co-organisées par le Moniteur et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), les rencontres ont eu lieu le 3 et 4 novembre avec pour thématique : Maîtriser la consommation d’espace pour renforcer l’attractivité des territoires.
CITY Linked s’est intéressé plus particulièrement au thème : « Conjuguer densité et qualité de vie des territoires », en présence de Lucien Bollotte, directeur général de l’EPF Normandie, Anastasia Touati, chargée de projet PUCA et Pascale Poirot, vice-présidente du SNAL.
Allier densité, consommation limitée de l’espace et qualité territoriale relève d’une équation complexe, mettant en exergue un certain nombre de questionnements : La densité doit-elle exiger un modèle unique ? Quels sont les outils à disposition pour mettre en œuvre une densité socialement acceptable ? Quelle densité pour quel territoire ?
Pour appréhender finement les enjeux des politiques de densification actuelle, les intervenants ont souhaité revenir brièvement sur le concept de « densité ». Le renouvellement de la pensée urbaine s’est opéré en corrélation avec l’avènement du développement durable dans nos sociétés. L’idéal de la ville diffuse est progressivement mis de côté, laissant place à un nouveau modèle urbain, celui de la ville dense et compacte. La cristallisation du concept de densité est le fruit d’une pluralité de publications, notamment la courbe de Newman et Kenworthy[1], louant les liens de causalité entre densité accrue et faible consommation énergétique. La densité s’est ainsi imposée comme l’élément guide des politiques urbaines, faisant de la ville compacte, le gage d’un territoire économe et durable.
Strictement défini par un rapport entre deux mesures (le nombre de logements à l’hectare), le concept de densité fait débat. Comment élaborer des politiques de densification qualitative sur la base d’un raisonnement purement normatif ?Comment permettre à la population d’accéder à la ville qu’elle désire ?
La densité ne peut pas être uniquement jugée au regard d’une valeur quantitative, mais doit être également pensée en termes d’aménités. La production de territoires densément acceptables nécessite la mise en œuvre d’une analyse qualitative et adaptée à chaque contexte, de l’urbain au péri urbain ou dans le cadre de la densification des bourgs et centres de village. Les intervenants ont ainsi souligné la nécessité de ne pas appréhender la densité comme un modèle unique, mais de considérer l’opportunité de mettre en œuvre des outils et des actions plurielles. Qu’il s’agisse d’une politique de densification plus ou moins interventionniste liée à l’action d’un Etablissement Public Foncier ou d’une démarque plus individuelle et incitative comme celle du projet BIMBY, une diversité d’approches semble possible.
Pour les intervenants, une densité adaptée et acceptable ne peut ainsi s’établir sans une compréhension fine du territoire. Dans cette perspective, il semble nécessaire d’adapter et de mettre en œuvre les outils à disposition des acteurs du territoire, voire de les accompagner pour les conseiller. Les diagnostics et études, la mise en œuvre de démarches partenariales ou encore le Projet Urbain Partenarial sont autant d’outils donnant lieu à de nouvelles opportunités.
Le thème de la densité n’est pas neutre et pose la question du « vivre ensemble » dans les territoires de demain. Accompagner le processus de densification par le biais d’une boîte à outils innovante ouvre le champ des possibles pour conjuguer densité et qualité de vie.
Sybil Cosnard